Le Canal Lachine prend son Envol

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mercredi 20 juillet 2011

Sécurité à vélo

Dans notre dernière chronique, nous avons vanté les bienfaits du vélo par rapport à la voiture comme mode de transport : durable, sain pour le corps et l’esprit, silencieux et propre, bon marché, meilleure utilisation de l’espace et garant d’une meilleure qualité de vie dans les zones résidentielles. Malheureusement, malgré ses multiples bienfaits, plusieurs personnes craignent d’utiliser leur vélo en ville pour des raisons de sécurité. En effet, quatre Québécois sur dix affirment que le risque d’accidents ou de blessure est le principal facteur qui les retient d’utiliser le vélo comme moyen de transport(1). C’est une triste constatation puisque, d’une part, les statistiques d’accidents de la route compilées par la Société de l’assurance automobile du Québec font état d’un bon bilan routier chez les cyclistes (1 décès pour 120 millions de kilomètres parcourus à vélo au Québec en 2009)(2); d’autre part, plusieurs études ont démontré que plus il y a de déplacements en vélo dans une ville, plus ces déplacements y sont sécuritaires(3). Ce phénomène s’explique en partie par la multiplication des aménagements cyclables qui en découle, mais aussi par la sensibilisation des usagers de la route à la présence des cyclistes sur celle-ci. Nous passerons en revue les éléments importants à connaître concernant la sécurité à vélo afin que vous profitiez de celui-ci en toute quiétude.

La sécurité à vélo commence avant même d’enfourcher sa bicyclette. Il est en effet bien important de s’assurer que celle-ci soit correctement équipée et fonctionnelle. Certaines pièces d’équipement sont obligatoires. Le jeu de six réflecteurs (un blanc à l’avant, un rouge à l’arrière, un sur chaque roue et sur chaque pédale) permet d’être visible, et à cela il faut ajouter un système d’éclairage actif (lumière blanche à l’avant, lumière rouge à l’arrière) pour rouler la nuit. Même si elles sont obligatoires, trop de gens circulent encore la nuit sans être équipés de lumières, ce qui explique que 29 % des accidents de vélo ont lieu le soir, alors que cette période de la journée représente seulement 2 % des kilomètres parcourus(4). Un système de freins fonctionnel est évidemment indispensable en tout temps, que ce soit pour faire ses arrêts, descendre des pentes inclinées sans danger ou réagir à des imprévus. D’autres pièces d’équipements sont facultatives, mais recommandées. Le casque permet de prévenir la principale cause de décès chez les cyclistes, soit les chocs à la tête, mais rappelons qu’il ne prévient pas les accidents. Une clochette ou un klaxon permet de signaler sa présence aux gens inattentifs, chose qui arrive malheureusement trop souvent, sans avoir à crier garde. Un rétroviseur permet quant à lui de garder un œil sur ses arrières sans avoir à quitter la route des yeux, une bonne habitude à prendre pour prévenir les collisions et réagir plus rapidement aux imprévus. On dit souvent que les oreilles du cyclistes lui servent de rétroviseur, d’où l’interdiction de porter un baladeur à vélo. Un écarteur de danger ou fanion latéral sur le vélo du cycliste suffit parfois à inciter l’automobiliste qui le double à se tenir à une distance suffisante. Il est aussi recommandé d’avoir avec soi une trousse de réparation, surtout pour les longues randonnées.

Si votre vélo est en ordre, vous pouvez maintenant prendre la route. À Montréal, il est souvent possible de parcourir la quasi-totalité de son trajet sur une piste ou une bande cyclable. Certaines personnes s’y sentiront probablement plus à l’aise que sur la route, mais sachez que le code de la sécurité routière du Québec reconnaît les cyclistes comme des usagers de la route depuis 1987 et a été amendé de façon à ce que ces derniers puissent y rouler de façon sécuritaire (il est cependant obligatoire pour les cyclistes d’emprunter une voie cyclable lorsqu’elle existe). Les vélos ont donc autant le droit que les automobilistes d’être sur la route, cependant on leur demande de garder la droite, comme à tout véhicule lent, pour permettre le dépassement par la gauche. Cette manœuvre est cependant interdite pour un automobiliste s’il n’a pas l’espace suffisant pour le faire (un mètre de dégagement en ville, 1.5 mètres en région), mais on leur permet de traverser une ligne pleine pour faire le dépassement. S’il le désire, un cycliste circulant plus rapidement qu’une voiture peut aussi faire un dépassement par la gauche, mais il est interdit de circuler entre deux rangées de voitures en mouvement. Pour faire un virage à gauche, un cycliste est autorisé à emprunter la voie de gauche et de virer comme un automobiliste le ferait, mais doit le faire en signalant ses intentions et en s’assurant de pouvoir faire la manœuvre en toute sécurité (environ la moitié des accidents à vélo surviennent aux intersections(5) : attention à leur approche). Il est d’ailleurs obligatoire pour un cycliste (comme pour un automobiliste) de signaler ses intentions en tout temps. Aussi, il est interdit de circuler dans le sens inverse du trafic, sauf si une bande cyclable vous permet de le faire. Avec tout cet espace disponible pour circuler, il n’y a donc aucune raison pour un cycliste d’emprunter le trottoir, qui est réservé aux piétons. Si pour un quelconque motif vous devez circuler sur le trottoir, marchez aux côtés de votre vélo. Bien respecter la route est importante pour rouler en sécurité, mais vous serez encore plus en sécurité si vous respectez ces quelques principes : il faut avoir une attitude défensive, ne perdre à aucun moment le contrôle de son vélo, avoir une conduite prévisible (ne pas faire d’écart, ne pas tourner brusquement, signaler ses intentions). La clé de la réussite est de s’intégrer à la circulation et de ne pas entraver son flux(6). Portez une attention particulière à

L’ouverture intempestive de la portière : selon le Code de la sécurité routière, l’automobiliste est tenu de regarder avant d’ouvrir sa portière pour s’assurer que la voie est libre, mais soyez vigilant ! Ne cherchez pas à zigzaguer dans les espaces laissés vacants par des voitures : en roulant en ligne droite, vous êtes plus visible.

L’automobiliste tourne à droite sans vous voir : Lorsque vous arrêtez au feu de circulation, faites votre arrêt à droite de l’auto, et légèrement devant. Ainsi, lorsque le feu passera au vert, l’automobiliste ne pourra pas manquer de vous voir et il tournera derrière vous. Lorsque vous circulez à l’extérieur de l’île de Montréal, méfiez-vous des intersections où le virage à droite au feu rouge est permis. Aux intersections sans feu ni arrêt, établissez un contact visuel avec l’automobiliste. Attention aux angles morts.


La présence de chantiers de construction : adaptez votre vitesse et ne pas circuler a l’intérieur du périmètre de sécurité délimité par des cônes.

De plus en plus de cyclistes roulent l’hiver. Pour ceux qui le font, quelques précautions sont à prendre. Rouler sur une surface gelée demande plus de prudence, allez-y donc plus lentement, évitez les freinages et les mouvements brusques et prévoyez plus de distance pour vous arrêter. Choisissez des pneus larges, un peu moins gonflés qu'en été, pour une meilleure adhérence. Équipez votre vélo d’un système d’éclairage actif, car hiver rime aussi avec noirceur et vitres de voiture obstruées par la saleté. La majorité des pistes cyclables étant fermées, privilégiez les artères bien nettoyées ou les petites rues tranquilles. Comme les automobilistes s’attendent moins à voir des cyclistes dans les rues, soyez bien visible(7).
Finalement, mangez et hydratez-vous adéquatement et faites une pause avant d'être complètement épuisé. Un manque de « carburant » entraînera inévitablement un manque de concentration et de vigilance qui provoquera à son tour la grande majorité des accidents en milieu ou fin de parcours. Sachez que la majorité des collisions entre vélos et voitures sont dues à une inattention de la part d’un des deux conducteurs.

Ces conseils et recommandations devraient vous permettre de profiter de votre vélo en toute sécurité. Il vous reste maintenant, en tant que cycliste, à adopter un comportement responsable afin d’inspirer les conducteurs automobiles à faire de même pour ultimement en arriver à un meilleur partage de la route.

Références

1) Vélo-Québec. l’État du vélo au Québec en 2010

2) SAAQ. Bilan routier 2010

3) Vélo-Québec. l’État du vélo au Québec en 2010

4) Vélo-Québec. Sécurité à vélo

5) SAAQ. Sécurité routière

6) SARIG, Roni. Absolument tout sur le vélo, Éditions générales first, Paris, 2000, 294 p.

7) Vélo-Québec. L’ABC du transport actif - trucs et conseils