Les sacs de plastique sont très présents dans nos vies : nous nous en servons pour faire nos emplettes, pour apporter nos lunchs au travail, en guise de poubelle, etc. Toutefois, les sacs sont aussi très présents dans l’environnement et ce, avec des répercussions dévastatrices. Au Québec seulement, Recyc-Québec estime qu’environ 2 milliards de sacs de plastique sont distribués annuellement.
Des répercussions dans l’environnement
Les sacs de plastique commencent à polluer dès leur production puisqu'ils sont faits à partir de polyéthylène, un produit dérivé du pétrole. Les transformations faites dans les raffineries rejettent du CO2 et les usines de production de sacs nécessitent d'être alimentés en énergie, ainsi que les véhicules qui assurent la distribution des sacs un peu partout dans le monde.
Une fois utilisés, ils sont parfois recyclés, ce qui reste une meilleure option que le dépotoir. Il n’en est pas moins que «le recyclage du polyéthylène (PE) reste restreint : la relation entre le poids et le volume du PE rendent la collecte difficile et le transport coûteux; les sacs ont souvent des traces d’autres matériaux qui ont un effet négatif sur la qualité du recyclé, et il existe plusieurs sortes de PE dans le marché, ce qui rend leur séparation difficile».
Malheureusement, la plupart du temps, les sacs de plastique se retrouvent dans les dépotoirs ou dans l’environnement où ils prennent 400 ans à se décomposer. En se décomposant, leurs particules toxiques infiltrent la terre, les cours d’eau et les nappes phréatiques.
Dans l’eau, le PE attire les particules toxiques hydrophobes comme le PCB et le DDT (contaminants toxiques bioaccumulables et persistants). De plus, d’après « Nettoyons la terre », un million d’oiseaux de mer, 100 000 mammifères marins et d’innombrables poissons par an mourraient par asphyxie ou empoissonnement à la suite de l’ingestion de sacs de plastique qu’ils confondent entre autres avec des méduses et d’autres aliments. Pire encore, suite à leur mort, leurs carcasses se décomposent mais le plastique qu’ils ont ingéré est toujours intact et continue de causer la mort d’autres animaux.
Conséquences socio-économiques
La lenteur de la décomposition des sacs de plastique fait en sorte que les dépotoirs se remplissent plus vite; les systèmes de drainage peuvent aussi en être bloqués, causant des débordements de lixivia ("jus de poubelles", liquide hautement toxique) lors de chutes de pluie importantes.
La pollution visuelle affecte la qualité de vie des citoyens ainsi que l’image que les touristes se font d’un lieu. Les municipalités doivent aussi faire les frais associés au nettoyage des espaces publics; c’est ainsi que la ville de Leaf Rapids, au Manitoba, est la première ville en Amérique du Nord à avoir interdit la distribution de sacs en plastique. De nombreux autres villes et pays à travers le monde sont passés à l’action en interdisant la distribution de sacs de plastiques dans les commerces :
- Le 1er juin 2008, la Chine interdisant la distribution des sacs de plastique les plus minces et imposait une taxe sur les autres types.
- Taiwan taxe les sacs de plastique, tous types confondus.
- Les villes de Dhaka, Bangladesh et Mumbai, en Inde, les ont interdits afin de prévenir des inondations dues aux systèmes de drainage bloqués durant la mousson.
- Les sacs de plastique minces sont bannis depuis 2003 en Afrique du sud, où on les avait autrefois surnommés "fleurs nationales"; les plus épais sont taxés.
- L’Érythrée, le Kenya, la Somalie, l’Ouganda et le Rwanda ont imposé des mesures similaires.
- En 1994, le Danemark a imposé une taxe de 22DK (4.50$) pour chaque kilo de sacs en plastique distribué par les magasins. Cette taxe est payée par les consommateurs de façon indirecte.
- En 2002, l’Irlande a imposé une taxe de 15 cents d’euro sur chaque sac en plastique distribué dans les magasins. Le prix est payé par l’acheteur. Le nombre de sacs distribués a été réduit de 90%, et le gouvernement a obtenu des revenus de plusieurs millions d’euros par an qui sont destinés à financer plusieurs projets environnementaux.
- Le 1 janvier 2008, Huntington est devenue la première ville québécoise à interdire leur utilisation.
Alternatives
Bien que les sacs de plastique puissent nous sembler indispensables, il est urgent que nous modifiions nos habitudes pour moins en consommer. Les solutions sont simples, accessibles à tous et ont une grande portée!
D’abord, on peut se procurer des sacs en tissus pour faire nos emplettes, quelles qu’elles soient. De nombreux commerces en vendent désormais et ce dans toutes les gammes de prix et de style. On évalue qu’un sac réutilisable réduit notre consommation d’environ 6 sacs de plastique par semaine, 24 par mois et 288 par année!
Pour les ordures ménagères, on peut choisir les sacs compostables qui se décomposent rapidement sans contaminer le sol, les cours d’eau et les nappes phréatiques puisqu’ils sont faits à partir d’amidon de maïs ou de pomme de terre.
Pour d’autres conseils sur tous les types de sacs que l’on trouve sur le marché, consultez notre guide Les sacs de plastique : comment s’y retrouver?.
Crédits photos:
-Sacs d’épicerie en plastique http://an.capacadie.com/system/files/articles/51714/14a_sacs%20.jpg
-Tortue mangeant un sac de plastique http://img101.imageshack.us/img101/2606/turtlexh6.jpg
-Sac de plastique dans arbre http://sandrominimo.blog.tdg.ch/media/00/01/1600825136.jpg
Sources :
Bagel by night (29 juillet 2009). Un peu de conscience environnementale : Le grand amas de plastique du Pacifique, Le bagel blog, entrée du 29/07/209, http://lebagelblog.wordpress.com [En ligne]. (http://lebagelblog.wordpress.com/2009/07/29/un-peu-de-conscience-environnementale-le-grand-amas-de-plastique-du-pacifique/) Page consultée le 12 juillet 2010.
ROACH, J. (2008). Plastic-Bag Bans Gaining Momentum Around the World, National Geographic, édition du 04/04/2008, http://news.nationalgeographic.com [En ligne]. (http://news.nationalgeographic.com/news/2008/04/080404-plastic-bags.html) Page consultée le 13 juillet 2010.
John Abbott College Activists (2008). Projet d’interdiction des sacs en plastique à Sainte-Anne-de-Bellevue, http://www.aqpere.qc.ca [En ligne]. www.aqpere.qc.ca/...projets/SACS%20EN%20PLASTIQUE.pdf
Taillefer, S. et Gervais, H. (2007). Avis sur les sacs d’emplettes : évaluation de leur impact environnemental. www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/accueil.asp [En ligne]. (http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/Upload/Publications/MICI/Avis-SacsEmplettes-RQ-2007.pdf) Page consultée le 2 juillet 2010.
Commission de coopération environnementale de l’Amérique du Nord. Le DDT n’est plus utilisé en Amérique du Nord, http://www.cec.org [En ligne]. http://www.cec.org/Storage/50/4286_DDT_fr.pdf
Commission de coopération environnementale de l’Amérique du Nord. Les biphényles polychlorés, http://www.cec.org [En ligne]. http://www.cec.org/Storage/50/4301_PCBs_fr.pdf