LE TRANSPORT ACTIF est le meilleur moyen de contrer les effets pervers reliés à l’utilisation de l’automobile. De tous les moyens de transports dits actifs, le vélo est certainement celui à privilégier. En effet, bien que la marche soit idéale sur de courtes distances, elle tend à devenir pénible sur de longues distances et n’est pas particulièrement rapide. Aussi, contrairement à ce que l’on pourrait croire les patins à roues alignées, les planches à roulettes tout comme les trottinettes sont interdits sur la chaussée et requièrent l’existence d’une piste cyclable du point de départ au point d’arrivée ce qui s’avère trop souvent peu pratique puisque le réseau cyclable ne couvre pas encore toute la ville. Les cyclistes, quant à eux, sont reconnus comme des usagers de la route depuis 1987. Ils ont donc les mêmes droits (et obligations) que les automobilistes et peuvent ainsi circuler librement sur les routes de ville.
Le vélo est un mode de transport très polyvalent : il peut rouler autant sur la chaussée que sur le gravier et peut même servir à emprunter un parcours accidenté comme un sentier de montagne. De plus, la bicyclette est souvent le moyen de transport le plus rapide en ville surpassant même dans de nombreux cas l’automobile, contrainte notamment par les limites de vitesse, la congestion routière et la recherche de stationnement. Ainsi, en utilisant les transports actifs, on gagne du temps en se gardant en forme!
Bon pour la santé. La sédentarité accentuée par l'utilisation de la voiture affecte le bien-être moral et physique en plus d'augmenter les risques de maladies cardio-vasculaires et d'obésité. La pratique d’une activité aérobique comme le vélo, quant à elle, fortifie le cœur et le système circulatoire et aide l’organisme à brûler des calories. Effectuée régulièrement, elle élève le niveau d’énergie disponible (tout en favorisant le sommeil la nuit), fait baisser la tension artérielle, diminue les risques de maladies cardio-vasculaires et même de cancers et accroît l’espérance de vie(2). L’activité physique entraîne également la sécrétion d’endorphines par le cerveau, ces dernières ayant des effets analgésiques et euphorisants. Libérées pendant l’effort, ils provoquent un état de bien-être et de détente, d’autant plus grand qu’il épargne la frustration et le stress que peut causer l’utilisation de la voiture. En bref, les transports actifs conjuguent entraînement et transport. Quoiqu’il soit vrai que le piéton et le cycliste urbains soient exposés aux polluants atmosphériques, ils ne le sont pas autant que les automobilistes, car leur fluidité leur permet de rester moins longtemps dans les zones polluées que ces derniers3).
Respecte l’environnement. Près de 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables des changements climatiques, proviennent du secteur des transports au Québec(4)? En brûlant des combustibles fossiles tels que l'essence ou le diesel, un véhicule rejette dans l'atmosphère une quantité de GES proportionnelle à sa consommation en carburant. Une voiture, par exemple, émet chaque année en moyenne une quantité de gaz carbonique équivalente à trois fois son poids. Tous les véhicules génèrent aussi un grand nombre de substances polluantes ou nocives (monoxyde de carbone, oxydes d’azote, dioxyde de souffre, benzène, mauvais ozone, etc.) comme celles qui causent le smog(5). L’huile qui peut s’échapper des voitures et se retrouver dans les égouts peut également entraîner une pollution de l’eau, sans oublier que la fabrication d’un véhicule génère aussi beaucoup de polluants, tout comme sa mise à la casse (25% de la carcasse n’est pas recyclable). Les déplacements par transports actifs, quant à eux, ne cause pas de pollution et la fabrication d’un vélo ou celle de patins à roues alignées par exemple est évidemment beaucoup moins polluante que celle d’une voiture.
Économique. Le budget moyen consacré par un Canadien à son automobile est de 9500$ par an (pour une voiture de catégorie intermédiaire roulant 20 000 km)(6). Le vélo, quant à lui, ne coûte en moyenne que 220$ par année pour l'achat, l'entretien et l'usure de l'équipement(7). D’autre part, la motorisation croissante des individus agit directement sur le tissu social de notre société en l'appauvrissant : les coûts associés à la possession d'une voiture (paiements, assurances, essence, stationnement, entretien, etc.) et ceux reliés à son utilisation (accidents de la route, hospitalisations, entretien des infrastructures, congestion routière, etc.) pèsent en effet de plus en plus lourd dans la poche des contribuables(8).
LES TRANSPORTS COLLECTIFS. Pour les longs trajets ou lorsqu’on est encombrés, il est vrai qu’utiliser un moyen de transport actif n’est pas évident. Dans ce cas, le transport collectif reste l’idéal comme moyen de transport. Il offre une mobilité quasi universelle, participe à la réduction de la congestion routière et constitue un élément clé pour s'attaquer au problème de la pollution de l'air en ville (l'efficacité énergétique d'un autobus par kilomètre-passager est 16 fois supérieure à celle d'une automobile)(9). Le transport collectif peut également être plus rapide que la voiture, notamment grâce à l’existence des voies réservées. Le transport en commun permet également aux cyclistes d'étendre leur champ d'action. En effet, les vélos sont admis dans le métro en dehors des heures de pointe et sur certains trains de banlieue. Un projet pilote de supports à vélos sur les autobus vient aussi de voir le jour à Montréal(10) et existe déjà dans plusieurs autres grandes villes.
LE COCKTAIL TRANSPORT. Particulièrement en région rurale, il est parfois difficile voire impossible de ne pas utiliser la voiture pour ses déplacements. Le concept du cocktail transport ne vise pas l'abandon complet de la voiture, mais plutôt une utilisation plus équilibrée de celle-ci grâce à des moyens de transports complémentaires comme le taxi, les transports actifs ou les transports en collectifs. L’utilisation partagée de la voiture est évidemment mise de l’avant, ce qui comporte des avantages économiques, diminue l’émission de polluants par usager et permet souvent de voyager plus rapidement qu’une personne voyageant seule. En effet, de plus en plus, des espaces de stationnement sont réservés aux covoitureurs (généralement les meilleures places), de même que des voies sur certaines artères, autoroutes ou ponts.
Que ce soit par l’utilisation du transport actif, du transport collectif ou d’un cocktail transport, tous les petits gestes posés afin de protéger l’environnement et d’améliorer la qualité de vie de la collectivité comptent: penser globalement, agir localement!
références
(1) Vélo-Québec. Le cocktail transport
(2) SARIG, Roni. Absolument tout sur le vélo, Éditions générales first, Paris, 2000, 294 p.
(3) Équiterre. Transport actif
(4) Transports Québec. Effet de serre et changements climatiques
(5) Transports Québec. Transports et changements climatiques
(6) CAA-Québec. Coût d'utilisation d'une automobile – Édition 2009.
(7) Vélo Québec, 2009. Opération vélo-boulot.
(8) Équiterre. Voiture solo
(9) Équiterre. Transport collectif
(10) STM. (...) supports à vélo sur bus
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